L’église abrite un grand nombre de pierres tombales, mais l’une d’entre elles a particulièrement retenu mon attention. Il s’agit d’une sépulture au destin peu banal, la pierre, ornée d’une croix latine, est posée tête-bêche, c’est-à-dire inversée. Cette tombe appartient à un homme d’église dont le visage, traditionnellement tourné vers le Seigneur, ne regarde pas la bonne direction. Selon la tradition locale, ce personnage aurait « péché » et sa sépulture a été, en quelque sorte, punie par cette inversion symbolique. L’église, placée sous le vocable de l’Invention de la Sainte-Croix, trouve ses origines au XIe siècle. De cette époque, il ne subsiste aujourd’hui que l’autel, qui a été réemployé sous forme de dalle dans l’allée centrale de la nef. Incendiée en 1569 par les troupes protestantes du duc de Deux-Ponts, elle a été reconstruite au début du XVIIe siècle, mais amputée de la majeure partie de sa nef et de ses collatéraux. Des travaux de restauration ont également eu lieu au milieu du XVIIe siècle.
Source : Claude Royère