La commune de Banize possède sur sa place un élément remarquable et peu commun : un canon de siège de calibre 120, fabriqué à Liège en 1892 pour l’Armée royale belge. Cette pièce d'artillerie connut un destin singulier. Réquisitionné par l’armée allemande lors de l’invasion de la Belgique au début de la Première Guerre mondiale, il fut ensuite mis en batterie par les forces du Kaiser sur le front français, avant d’être abandonné dans les Ardennes après l’armistice de 1918.En 1924, le canon fut offert à la commune de Banize par le président de la République Gaston Doumergue, à titre d’ornement pour le monument aux morts de la guerre de 1914-1918. Ce don fut rendu possible grâce à l’intervention de son ami Eugène Despagnat, maire de Banize de 1863 à 1925, entrepreneur en bâtiment à Paris, et président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics. À l’origine, le canon était placé face à la mairie, à gauche du monument aux morts, dans une position symbolique. Toutefois, en 1944, en pleine période de Libération, Léon Cathy, maire adjoint de l’époque, prit l’initiative de le faire cacher dans le bois de Lamand. Il s’agissait d’éviter que le canon, vu du ciel, ne soit pris pour une pièce de DCA (défense contre avions) par l’aviation alliée, ce qui aurait pu entraîner un bombardement accidentel du bourg. Le canon resta ainsi caché pendant près de trente ans, oublié de tous, jusqu’au début des années 1970. Vers 1973, un régiment en manœuvre, croyant l’engin abandonné, tenta de se l’approprier. C’est à la suite de cet incident que Bernard Chardel, agriculteur du hameau de Lamant, décida de le sortir du bois, alors qu’il entreprenait de défricher l’endroit. Ne sachant que faire de la pièce, il la déposa près de la chapelle de la famille Georges, sur la place du village, où elle se trouve encore aujourd’hui. Ironie du sort, ce canon, initialement conçu pour une armée étrangère, utilisé par une autre, puis caché, sauvé et déplacé au fil des décennies, est devenu un symbole local de la mémoire et de l’histoire de Banize, bien qu’il ait atterri à son emplacement actuel un peu par hasard.
Source : wikipedia.org, andré Lecler dictionnaire de la Creuse, patrimoine Creuse, Claude Royère
Remerciements :
Luc Escoubeyrou
Serge Balaire
Anne et Geoffrey Chadwick
Thérèse Blanchard
Guy Desloges
Claude Corset
Catherine et Jacques Gasne
Rolande Tixier
Eric Martin