Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Bétête

Croix d'Ecosse

Cette croix latine en fonte ajourée, de style néo-gothique, est ornée d’un riche décor symbolique. Au centre se trouve un Christ en croix, entouré d’une couronne d’épines en relief, évoquant la Passion et la royauté spirituelle du Christ. Les bras sont décorés de rinceaux de lierre. Cette plante persistante, symbole de fidélité et de vie éternelle. Aux quatre extrémités de la croix apparaissent les symboles du Tétramorphe, représentant les quatre évangélistes :
• en haut, l’ange (saint Matthieu).
• à gauche, le lion (saint Marc).
• à droite, l’aigle (saint Jean).
• en bas, le taureau (saint Luc).
Ces figures entourant le Christ forment une composition harmonieuse et complète, illustrant la diffusion de l’Évangile aux quatre points du monde. Cette croix associe les deux grands thèmes de la Passion (Christ et couronne d’épines) et de la Résurrection (lierre et Tétramorphe). Elle est insérée dans un double socle en granit de forme octogonale. Il s’agit probablement d’une croix de mission, érigée dans un contexte de renouveau religieux au XIXᵉ siècle.

Source : Jean François Janot, Claude Royère

Croix de l'église

Cette croix aux arêtes chanfreinées, taillée dans une pierre volcanique, présente une silhouette rappelant, par la forme de ses extrémités, celle d’une croix orthodoxe. Au centre du croisillon, un chrisme est inscrit dans un cercle. La base du fût est soulignée par deux listels et repose sur un petit dé tronconique. La table carrée en granit est ornée d’un large chanfrein sur sa partie supérieure, tandis que le piédestal monolithe assure l’assise de l’ensemble. A l’origine cette croix était située sur la place à côté de l’église.

Source : Jean François Janot, Claude Royère

 

Croix de la fontaine aux Vérières

Cette croix simple, taillée dans le granit, est séparée du fût par un petit bourdon. Le fût est inséré dans un double socle pyramidal, lui-même posé sur une table chanfreinée à la base. Le piédestal monolithe daté de 1903 est partiellement enterré dans le substrat. Jean-Claude Rochat rapporte le 18 juin 2025 : « Mon père m’a toujours raconté qu’il y avait, dans le pré des Vérières, une ancienne fontaine qui avait des pouvoirs guérisseurs, d’où le nom de cette croix. » Plusieurs notices signalent une occupation très ancienne du site, mentionnée dès les XIVᵉ et XVᵉ siècles, ce qui laisse supposer l’existence d’un édifice antérieur. Le bâtiment actuel, en revanche, relève principalement du XIXᵉ siècle. Cette croix pourrait avoir servi de croix de bornage, délimitant les domaine du château d’Ecosse et celui de Moisse.

Source : Jean François Janot, Mes Ballades, Claude Royère

Croix de l'Oratoire de Moisse

Cette haute croix est réalisée en fer rond. Un timbre, aujourd’hui illisible, surmonte la partie supérieure du croisillon. Au centre, figure un Christ en croix, les bras relevés et les pieds posés sur un dais. La croix est érigée sur un amas rocheux qui fait office d’oratoire naturel. Selon la tradition locale, cette croix a été érigée vers 1950 par Eugénie et Eugène Chantepie, un couple originaire de Mayenne venu s’installer dans la région. Ils firent réaliser cette croix en signe de foi et de protection, le domaine ne possédant alors aucun signe religieux visible. Cette croix illustre la piété populaire du milieu du XXᵉ siècle, où la foi se manifestait encore à travers la mise en place d’oratoires domestiques ou de croix de domaine, souvent destinés à préserver les habitants et leurs terres.

Source : Claude Royère

Croix de la stèle

Cette croix en granit, aux arêtes arasées et dotée à la base du fût d’un petit dé carré, est insérée dans une table légèrement bombée. L’ensemble repose sur un piédestal parallélépipédique. Elle se situe à proximité d’une stèle rendant hommage à deux soldats tués par les nazis. Cette histoire est singulière, car elle fait apparaître l’un des personnages les plus originaux de l’histoire locale : Georges Aubrey, ancien Sammy de la Grande Guerre de 1917, devenu francophile par amour, puis Résistant dans le Berry, tué par les Allemands à l’entrée du bourg de Bétête le 18 juillet 1944.

Source : lamontagne.fr, Claude Royère