Bétête connut plusieurs appellations au fil du temps : Bësteitas en 1192, Beteites en 1242, Capella de Betete au XIVᵉ siècle, Parochia de Beteste en 1622. La paroisse, relevant de l’archiprêtré d’Anzème, avait pour patron Saint-Pierre-ès-Liens. Jusqu’en 1598, l’abbé de Bourg-Dieu y nommait les titulaires, cette prérogative passa ensuite au prince de Condé jusqu’en 1724, puis au roi. En 1455, Michel, évêque de Nicosie, coadjuteur de l’évêque de Limoges, consacra un autel dans l’église de Bétête. On y comptait une communauté de prêtres dès 1561. L’abbaye de Prébenoît, En 1140, le seigneur de Malval, également seigneur de Châtelus-Malvaleix, fonda l’abbaye de Prébenoît avec des moines venus sous la direction de Géraud de Sales, gentilhomme du Périgord, disciple de Robert d’Arbrissel et fondateur de l’abbaye de Dalon. Les vicomtes de La Brosse et les seigneurs de Déols, possédant alors les terres de Boussac et d’Huriel, dotèrent la nouvelle fondation. Cette abbaye, placée sous le vocable de la Sainte Vierge, appartenait à l’ordre de Cîteaux. La dignité d’abbé, d’abord élective, passa ensuite à la nomination du roi. L’abbaye cistercienne du XIIᵉ siècle conserve encore d’importants vestiges conventuels : restes de l’abbatiale entourée d’anciennes douves en eau, une ancienne ferme, des vestiges de fortifications du XVe siècle. Le site, d’environ quatre hectares de prairie, est ceinturé par le ruisseau du Cluzeau et la Petite Creuse. En 1590, les Huguenots s’en emparèrent et l’incendièrent. Sa reconstruction fut entreprise en 1650. Les bâtiments, disposés en équerre, comprennent deux corps principaux et une dépendance en retour. La façade sud-est est percée d’une porte encadrée de pilastres à chapiteaux d’inspiration ionique, surmontée d’un fronton décoré de deux médaillons sculptés et d’un losange. À l’intérieur, la cage d’escalier et une salle sont ornées de peintures murales du début du XVIIIᵉ siècle représentant l’abbaye, des fleurs, des volutes, des rinceaux de feuillages et une corbeille de fleurs. De la chapelle gothique, ne subsistent plus qu’une porte à arc trilobé et quelques vestiges de murs. Les restes de l’ancienne abbaye et les fragments de peintures murales sont inscrits au titre des Monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1980.
Source : André Lecler dictionnaire de la creuse, lamontagne .fr, monumentum.com, Claude Royère
Remerciements :
Martial Delcuze
Richard de Barale
Frère Guérric
Jean Claude Rochat
Patrick et Olivier Rochat
Jean François Janot