Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Cette croix monumentale en fer porte, sur le bras supérieur, un rouleau où figure le monogramme INRI. Au centre du croisillon se trouve un Christ en croix, représenté les bras relevés, la tête ceinte d’une couronne d’épines et les pieds posés sur un dé. La croix est aujourd’hui fixée dans un petit socle en béton. Selon la tradition orale, elle aurait remplacé une ancienne croix en bois et proviendrait de l’intérieur de l’église de Guéret. La Confrérie Sainte-Croix des Pénitents Noirs de Guéret fut confirmée le 6 septembre 1673 par François de Lafayette, évêque de Limoges, dans une bulle pontificale. Les Pénitents Noirs avaient pour mission de visiter les prisonniers et les pauvres, de subvenir à leurs besoins, d’aider les jeunes filles orphelines à se marier, de permettre aux enfants sans famille d’apprendre un métier, de visiter les confrères malades et d’assurer l’ensevelissement des pauvres trépassés dépourvus de biens, en faisant célébrer des prières pour eux. Plus d’un siècle plus tard, le 12 mai 1783, Louis-Charles du Plessis d’Argentré, évêque de Limoges, autorisa la Confrérie à aménager son cimetière autour de la chapelle du Crucifix, sur un terrain lui appartenant, ainsi que sur un autre offert par Antoine-François-Sylvain Coudert, seigneur de Sardent. Cette donation était assortie de la condition que le donateur et ses descendants puissent être inhumés dans ce cimetière. Une sépulture Coudert y est effectivement attestée. La création de ce cimetière s’explique par l’ordonnance royale de 1776, qui interdisait les inhumations dans les églises et chapelles. Les confrères ne pouvaient donc plus être enterrés dans la chapelle Saint-Pardoux de Guéret.

Source : Luc Desmoulière, Claude Royère