Il s’agit d’une tête humaine sculptée dans un bloc de granit, de forme globalement arrondie, intégrée dans la maçonnerie intérieure du lieu. La sculpture représente un visage simplifié : yeux en amande légèrement saillants, nez droit, bouche très discrète, et absence d’attributs tels que moustache, barbe ou coiffe. Le visage est entièrement entouré par une chevelure stylisée, composée de mèches verticales ou obliques sculptées en relief, couvrant les côtés et le bas du visage. Le traitement uniforme du contour, sans rupture au niveau du menton, indique clairement qu’il ne s’agit pas d’une barbe. Cette « couronne de mèches » est caractéristique des têtes romanes du Limousin. La simplification du modelé, avec un rendu presque géométrique, renvoie à une esthétique courante entre le XIIᵉ et le début du XIIIᵉ siècle, et présente des similitudes avec les modillons et têtes romanes de Mazeirat, Ahun, Saint-Silvain-sous-Toulx ou Chambon-sur-Voueize. L’emplacement actuel à l’intérieur du château suggère un réemploi. Cette tête provient très probablement : d’un modillon, élément en saillie sous une corniche, d’un corbeau soutenant autrefois une avancée de toiture, ou encore d’un élément ornemental d’une chapelle ou d’un bâtiment annexe plus ancien. Ce type de visage avait souvent une fonction apotropaïque, c’est-à-dire protectrice : ces figures étaient placées pour détourner le mal ou marquer symboliquement un lieu. Le visage est donc très probablement médiéval XIIᵉ–XVe siècle. La maison seigneuriale de Longechaud a connu plusieurs phases de transformation, notamment à l’époque moderne et au XIXᵉ siècle. La présence de ce visage provient certainement d’un vestige d’un édifice antérieur, religieux ou seigneurial, réemployé lors d’une campagne de travaux ultérieure.
Propriété privée.
Source : Henri Aguirre, Micheline et Louis Parot, Claude Royère