Dans le hameau de La Vallade Basse, on peut observer deux remarquables linteaux anciens, réemployés dans des constructions plus récentes. Le premier présente, de part et d’autre, une croix de Malte entourée d’une couronne tressée, motif qui renforce la richesse décorative de la pierre et évoque peut-être une appartenance seigneuriale ou religieuse. Le second linteau monolithe, visible sur la maison voisine, porte un grand M occupant le centre de la composition, interprété comme un monogramme marial (M de Maria), conférant au décor une valeur religieuse et protectrice. De part et d’autre apparaissent deux rosaces ou cercles concentriques, qui peuvent être à la fois décoratifs et symboliques, équilibre visuel, rappel solaire et surtout rôle protecteur. Une bordure triangulée (motif en dents de scie) suit la courbe du linteau, tandis que des traits gravés relient les différents motifs, créant une composition géométrique. Les rosaces et la frise triangulée appartiennent au vocabulaire ornemental fréquemment utilisé dans le décor populaire de la Creuse et du Massif central aux XVIIe-XVIIIe siècles. Ils pouvaient également avoir une valeur, destinée à éloigner le mauvais sort. Ces éléments sculptés témoignent d’un passé seigneurial ancien. Au XVe siècle, la commune d’Ars comptait deux châteaux. Le plus connu était celui de « Chanteauvert », désigné aujourd’hui sous le nom de « Châteauvert », en raison de l’évolution de la prononciation au fil du temps.
Source : Nathalie et Eric Martin, Claude Royère
