Cette croix de procession en laiton conservée dans l’église d’Azat-Châtenet, présente une facture classique. Le croisillon supporte un Christ en croix, représenté les bras relevés, avec au-dessus de sa tête le monogramme INRI (Jésus de Nazareth, roi des Juifs). Les trois extrémités de la croix sont ornées de coquilles Saint-Jacques, symbole à la fois de pèlerinage et de résurrection. Le pommeau, situé à la base du fût, est décoré de feuilles de chêne et de laurier, deux motifs végétaux traditionnellement associés à la force, à la victoire et à l’éternité. Les croix de procession sont destinées à être portées en tête des processions liturgiques. Cette tradition remonte à l’Antiquité chrétienne. Bède le Vénérable rapporte ainsi que les membres de la mission grégorienne menée par Augustin de Cantorbéry en Angleterre portaient devant eux une croix, selon l’usage romain. Au fil du temps, ces croix sont devenues amovibles : détachées de leur hampe après la procession, elles pouvaient être posées sur un socle et exposées dans le chœur ou la sacristie. Dans les églises les plus importantes, on trouvait des crux gemmata, croix de procession somptueusement ornées de pierres précieuses et de métaux nobles. Parmi les exemples célèbres figurent la croix de Justin II, le crucifix de Mathilde (Xe siècle), la croix de Lothaire (984) ou encore la croix de Cong (Irlande, XIIe siècle). Bien que plus sobre, la croix de procession d’Azat-Châtenet s’inscrit dans cette longue tradition, mêlant symbolisme liturgique et art religieux.
Source : wikipedia.org, Jean-Bernard Quinque, Claude Royère