Cette petite croix en granit domine le pignon de la chapelle. Cet édifice a remplacé une chapelle du XIIe siècle située au bas de la place, devenue une véritable ruine après son abandon progressif au profit de la nouvelle église Saint-Martial. En 1866, l’abbé Lagrange engagea la démolition de l’ancienne chapelle avec un projet de reconstruction. Après une décennie de polémiques avec la municipalité, les responsables de la paroisse revendiquèrent le terrain ainsi que les matériaux issus de la démolition. En 1878, l’agrandissement de la route et le déplacement du cimetière aggravèrent cette guerre d’usure. C’est finalement en 1879 qu’un accord fut conclu, aboutissant à la construction d’une nouvelle chapelle surplombant la place du conseil. Située à l’entrée nord du bourg, cette chapelle se distingue par son style au charme un peu désuet, témoignant d’une architecture du XIXe siècle rare en Creuse : encadrements en pierres de taille de granit, murs recouverts d’un enduit clair et fin, clocher haut et élégant. La mention de la place Saint-Jean fait référence à l’existence, en ce lieu, d’une église aujourd’hui disparue. La première mention de cet édifice remonte à 1158 sous le nom Sancti Johannis de Cluniaco, avant d’être appelée Saint-Jean-dans-le-Cimetière en 1568, puis chapelle rurale en 1636. Faute d’entretien, cette église fut détruite vers 1866. Quelques années plus tard, en 1879, le cimetière adjacent fut déplacé. C’est à cette époque qu’une chapelle Saint-Jean-Baptiste fut construite afin d’accueillir les ossements dans un caveau. Cette nouvelle chapelle fut solennellement bénie le premier dimanche de mai 1881 et demeure encore aujourd’hui sur la place.
Source : Jean Denebourg, fondation-patrimoine.org, Claude Royère