Cette croix en granit, aux extrémités polylobées plutôt que tréflées ou hendées, serait antérieure à la Révolution et symbolise les bubons de la peste. Au centre du croisillon apparaît un Christ en croix. Elle est située sur un chemin creux bordé d’un muret en pierres sèches, reliant le hameau au bourg de Saint-Pardoux-Morterolles, qui, à l’époque, était constitué de deux communes distinctes : Saint-Pardoux et Morterolles. Au moment de la Révolution, le village du Picq appartenait à la paroisse de Royère-de-Vassivière. On raconte qu’une terrible épidémie de peste frappa le village et que le curé de Royère-de-Vassivière refusa de se rendre auprès des habitants malades. C’est alors le prêtre de Morterolles qui se rendit au village pour prier pour eux. Les habitants du hameau demandèrent alors à être rattachés à la paroisse de Morterolles, demande qui fut exécutée. Ce n’est qu’en 1830 que le village retourna sous la juridiction de la cure de Royère-de-Vassivière. Dans ce hameau, un chemin est encore appelé « chemin de la messe », menant vers Royère-de-Vassivière. Tout laisse à penser que cette croix a été déplacée à la suite de l’épidémie et qu’elle se trouvait auparavant sur ce chemin.
Source : André Laroudie, Claude Royère