Cette croix en granit présente des arêtes chanfreinées. Son fût, plus massif et partiellement chanfreiné, est orné de quatre protubérances à la base. L’ensemble est érigé sur le chapiteau de la fontaine. Au-dessous, au centre de celle-ci, une niche abrite la statue du saint. Il s’agit de saint Vite, plus connu sous le nom de saint Guy. Originaire de Nazaro, en Sicile, il naquit dans une famille noble. Ses parents nourriciers, Modeste et Créscence, le firent baptiser à l’insu de ses parents païens. Dès son jeune âge, il accomplit de nombreux miracles. Son père, mis au courant, tenta de le détourner de la foi chrétienne par la flatterie, par l’entremise de femmes de mauvaise vie, puis par la menace, sans succès. Même le gouverneur Valérian échoua à le faire renier sa foi. Saint Guy, fort de la puissance de la Sainte Croix, accomplit alors plusieurs prodiges : il rendit la vue à son propre père, guérit Valérian de la raideur de ses membres et délivra la fille de l’empereur Dioclétien d’un démon. Aveuglé par la colère, l’empereur le fit jeter, avec ses nourriciers, aux bêtes féroces, mais celles-ci s’apaisèrent à leurs pieds. Les saints furent ensuite plongés dans un chaudron rempli de poix et de plomb bouillant, sans en être affectés, et louèrent Dieu en chantant des hymnes. Finalement, attachés au chevalet, ils furent délivrés par un ange qui les conduisit au fleuve Siler. Après avoir prié et rendu grâce, ils moururent martyrs le 15 juin 303. Saint Guy est traditionnellement représenté comme un jeune garçon rayonnant, tenant la palme du martyre et accompagné d’un chaudron bouillant à ses pieds. On l’invoque contre les maladies nerveuses et les convulsions (d’où l’expression « danse de Saint Guy »). Il est aussi honoré comme patron des jeunes chrétiens, garçons et filles, et comme puissant intercesseur dans les dangers de la vie.
Source : Bernadette Meanard, Claude Royère