Cette croix est en granit. Sous celle-ci, de chaque côté du linteau de la porte, on distingue deux blocs de granit grossièrement sculptés. Ils représentent très probablement des têtes ou masques anthropomorphes. Ces petites sculptures présentent une forme vaguement rectangulaire, avec un relief plus marqué dans la partie supérieure, évoquant un front ou un crâne, une partie centrale bombée pouvant figurer le nez, ainsi que des creux suggérant les yeux et la bouche (plus lisible sur celui de droite, où l’on devine un ovale évoquant une bouche ouverte). Ces caractéristiques correspondent bien à ce que l’on appelle des têtes ou masques apotropaïques, c’est-à-dire destinés à protéger symboliquement le lieu. Ces sculptures, très frustes, semblent antérieures à la croix et peuvent être datées, avec prudence, de la fin du Moyen Âge XIVᵉ-XVᵉ siècles ou du début de l’époque moderne XVIᵉ-XVIIᵉ siècles. Le réemploi de blocs plus anciens est très probable. Ces éléments auraient ainsi été volontairement insérés comme témoins d’un édifice médiéval local, peut-être l’ancienne église ou un bâtiment lié au prieuré.
Source : Alain Malberg, Claude Royère