Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Cette croix en fonte est érigée au sommet de la fontaine. Elle se caractérise par un soleil rayonnant en son centre, une étoile à cinq branches et des extrémités trilobées. À l’intérieur de la fontaine se trouve une niche aujourd’hui vide, qui avait probablement reçu autrefois une statue de la Vierge, aujourd’hui disparue. Au XIXᵉ siècle, la fontaine accueillait un important pèlerinage en l’honneur de saint Silvain, le jour de la Pentecôte ainsi que le lundi qui suivait. Une procession et une messe y étaient alors célébrées. La renommée du lieu est également liée à un miracle attribué à saint Silvain. Le 24 juin 1754, jour de la Saint-Jean-Baptiste, Marie Latapies, âgée d’environ vingt-trois ans et originaire de Saint-Avit d’Auvergne (diocèse de Clermont), vint en dévotion à l’église de Saint-Silvain-Bellegarde. Servante chez maître Pierre Petit, notaire royal au Poux (paroisse de Saint-Avit-de-Tardes), elle fit célébrer une messe en l’honneur de saint Silvain par le prêtre Joseph Petit. Cette jeune femme était restée muette pendant dix ans, ne pouvant s’exprimer que par des signes, et présentait en outre une difformité du visage, tourné vers ses reins. Pendant la messe, elle ressentit un bouleversement général, notamment dans ses bras qui se raidissaient. Le lendemain, elle commença à articuler quelques paroles, le 26 juin, vers dix heures du matin, elle recouvra pleinement l’usage de la parole, ainsi que cela fut constaté le 30 du même mois. Dieu lui avait rendu l’usage de la langue et redonné un visage normal. Ce témoignage fut signé par le curé Moreau et le vicaire Petit, ainsi que par Bardy, Petit et Vergne. L’épisode est rapporté par l’abbé Raynaud, curé de Saint-Silvain-Bellegarde, dans un ouvrage publié en 1894.

Source : Abbé Raynaud, paroisses-catholiques-est-creuse.fr, Claude Royère