Ce monogramme christique, est gravée sur le linteau arrondi d’une niche dans laquelle était exposée une statuette :
†
17 & 10 I H S
La date de 1710 est séparée par l’esperluette (&), c’est-à-dire « 17 et 10 ». L’esperluette résulte de la ligature du e et du t, héritée de l'époque mérovingienne. À l’origine, cette graphie ligaturée était plus ou moins systématiquement utilisée par les copistes médiévaux, qui recouraient à de nombreuses autres abréviations. En l’occurrence, on trouve l’esperluette fréquemment employée pour les termes et (&) et etc. (&c.). Alors que, le plus souvent, dans les manuscrits européens, seuls ces deux termes étaient abrégés à l'aide de &, les scribes anglais s’en servaient aussi pour n’importe quelle séquence -et- : deberet pouvait ainsi être écrit deber&. On retrouve cependant de telles graphies en Europe : fazet, dans les Serments de Strasbourg, est écrit faz&. Au début de l’ère chrétienne, ce signe était aussi utilisé comme symbole secret de ralliement. Il était souvent gravé sur les tombes des chrétiens. Plus tard, au XVe siècle, saint Bernardin de Sienne s’attacha à promouvoir la vénération du saint nom de Jésus et incita les fidèles à faire figurer les trois lettres IHS sur les frontons de leurs maisons. Un siècle plus tard, en 1541, saint Ignace de Loyola adopta ce monogramme pour symboliser le nouvel ordre qu’il venait de créer, la Compagnie de Jésus. Ces trois lettres figurent désormais dans l’iconographie chrétienne partout dans le monde.
Source : wikipedia.org, Serge et Christophe Coulangeon, Claude Royère